IVORY OWL VAN RUISWYCK

© PSYCHADELIA CHILD.
AGE : vingt et un ans. DIAGNOSTIC : hyperempathie, hypersensibilité affective, altruisme excessif, trouble identitaire. SITUATION : célibataire. GROUPE : patiente de l'asile. AVATAR : kristen stewart OU AVEZ VOUS DÉCOUVERT LE FORUM : bazzart.

If We're The Victims Of The Night.

♠ Mon premier prénom est un nom de couleur, le second est un nom d'animal. C'est une tradition dans la famille.
♠ Il y a des gens qui croient que peindre est une passion chez moi, la vérité c'est que j'aime surtout étaler de la peinture un peu partout.
♠ J'ai une quantité incroyable de tic, la plupart d'entre eux impliquant mon nez et mes mains ; rien de très grossier, non, mais j'ai la mauvaise habitude de venir frôler mon nez d'un doigt ou deux, comme si je cherchais à le retrousser encore un peu plus, et quand, par lassitude, je me passe les mains sur le visage, la trajectoire de ces dernières suit les ailes de mon nez au lieu de venir se perdre sur ses mâchoires.
♠ Je ne suis pas vraiment folle, au fond ; il n'y a rien de malade en moi, rien qu'on puisse guérir. C'est juste ma personnalité qui est difficile à canaliser. Ce qui est beaucoup plus problématique.
♠ J'adore les animaux. Je les trouve reposants. Nous devrions tous adopter cette simplicité émotionnelle dont ils font preuve. Oui, la vie serait tellement plus simple, si nous avions la sagesse de les imiter.
♠ L'opinion publique est incertaine à mon sujet. Certains murmurent que j'ai tué mon frère, d'autres prétendent que je n'ai juste pas su le secourir. Pour ma part, je dirais que je l'ai sauvé.
♠ Mes parents m'ont toujours aimée de manière très objective, tandis qu'ils adoraient mon frère de façon tout à fait subjective. Je ne l'ai, pour autant, jamais envié. L'envie est un pêché.
♠ C'est dommage, au fond, que la morale humaine n'ait prévu aucun titre honorifique pour ceux d'entre nous qui sauvent leurs compères de la vie, alors qu'on porte toujours aux nues ceux qui ont la bravoure de sauver autrui de la mort. La mort, est-ce donc pire que la vie ?
♠ Je bois beaucoup, plus que je ne mange en tout cas ; je pourrais aisément passer ma vie à siroter thé, café, sodas et sirops, isolée du monde. C'est ce que j'aurais dû faire, si j'en avais eu le courage : m'isoler.
♠ Je ne suis vraiment pas branchée maquillage, mais j'adore le vernis à ongles. De même, je n'éprouve aucun type d'affection typiquement féminine envers les bijoux, sauf envers les bagues que j'adore porter, et ce de manière presque obsessionnelle ; quand j'oublie une de mes bagues le matin, je frôle la crise de nerf toute la journée.
♠ Je n'ai jamais fumé. Jamais abusé de l'alcool non plus. Au lycée, on me considérait souvent comme une fille plutôt prude, un peu bizarre et introvertie peut-être. Et très "bonne poire". On ne me percevait vraiment pas comme une sociopathe, à l'époque.
♠ J'adore les reptiles ! Avant d'être internée, j'avais un pogona prénommé Basil. Je n'ose même pas imaginer ce qui a pu lui arriver depuis, mes parents ne raffolant vraiment pas de ce genre de bêtes.
♠ Manger m'ennuie.
♠ Je finirai bien par partir d'ici, un jour ou l'autre. Quand j'aurais appris à me contrôler. Je ne vais pas essayer de m'enfuir, ça serait idiot. Au fond, j'espère très fort qu'ils vont parvenir à me guérir. Ou que je rencontrerais quelqu'un qui souffrira du même mal que moi, et qui par générosité mettra fin à mon supplice. Qui sait ?

A Time Of Innocence, A Time Of Confidences.

Je n'ai jamais voulu plaire. Ça n'a jamais été mon but, mon envie première. Non, ce que je voulais, c'était faire plaisir. Je ne cherchais pas à être parfaite, mais à rendre l'existence de mes proches parfaite. J'ai échoué. C'était un bien trop grand dessein pour un bien trop frêle être, et si je me plais à penser que ce n'était pas présomptueux de ma part d'y croire, je dois bien admettre que c'était malgré tout très idiot. De ce dont je me souviens, je n'ai jamais attaché beaucoup d'importance à moi-même, mon propre être ; l'égoïsme, la vanité, l'orgueil, l'envie, tous ces pêchés dont souffrent ceux qui sont trop entichés d'eux mêmes, je ne les ai jamais connus. Je ne les comprends tout simplement pas. J'étais, et je suis toujours, désespérément altruiste. Pas l'altruiste légère, qui partage son gâteau au chocolat avec sa voisine de classe. Pas l'altruiste anecdotique, qui laisse glisser quelques pièces dans la main du SDF. Mon altruisme est bien plus nocif, bien plus poussé à l'extrême. Je suis, en réalité, excessivement empathique. Toutes les douleurs et toutes les peines qu'il m'est donné de constater, je les ressens avec une sensibilité exacerbée, et c'est particulièrement ardu pour moi de vous décrire ce phénomène en quelques mots, car il n'y a tout simplement pas de mots pour ce genre de choses. Je pense en permanence à tout le malheur qui peut exister sur cette planète, et cela me tue à petit feu ; jamais je ne connais le repos, pas même quand mes parents, soucieux, éteignent la télévision quand passent les informations et que, naïvement, je crois parvenir à cacher mes larmes en détachant mes cheveux. Vous souriez, vous vous dites « je connais ce sentiment, je connais ce malaise » et je vous arrête tout de suite. Ne croyiez pas que vous que savez ce que je peux ressentir, ne vous méprenez pas là dessus. Là encore, les mots me font défaut, et je ne saurais retranscrire l'intensité de mes maux, et d'ailleurs, évoquer mes maux me paraît étrange, puisqu'au fond, ce ne sont pas vraiment les miens. Là est le problème. Je vis pour, et par, les autres. Rien ne me touche quand cela concerne mon être, mais je meurs quand on critique mon frère.

Mon frère. C'était le plus important, pour moi. Mon frère était voué au malheur comme j'étais vouée à l'échec. Longtemps, j'ai eu de l'espoir. J'espérais que les choses s'amélioreraient. Qu'il apprendrait à vivre. Qu'il serait heureux, un jour. Puis, un jour, un terrible jour, j'ai réalisé ; j'ai réalisé que cela ne se produirait jamais, que tout, de sa personnalité, à sa maladie, jouaient en sa défaveur ; j'ai réalisé qu'il ne se sortirait jamais de cette spirale, qu'il ne parviendrait jamais à « faire avec », qu'il lui était impossible de passer outre ses quelques défauts, et qu'en dépit des apparences qu'il parvenait tant bien que mal à sauver, il ne connaîtrait jamais la félicité. J'ai réalisé que la vie lui était insupportable, tout autant qu'à moi. Les spots télévisés ont alors disparus au second plan, tandis que je mordais mon poing à pleines dents dans un cri inaudible, sans pouvoir pleurer car la source s'était depuis longtemps tarie, et je maudissais mes glandes lacrymales pour ce manque de productivité qui me privait d'un fugace ersatz de soulagement, le seul répit qui m'était parfois autorisé. Je souffrais plus qu'il ne souffrait lui même, je le sentais bien ; et cela ne m'aurait pas dérangée, si j'avais eu la sensation que le calvaire que j'endurais lui étais ôté des épaules... Seulement tout cela était vain, et c'était bien cela qu'il y avait de terrible.

Quand il est mort, je me suis sentie égoïste pour la première fois. Je ne parvenais plus à faire la distinction. Étais-je heureuse parce que je pressentais qu'il allait mieux là où il était ou parce que c'était un poids qui m'avait été ôté ? Cette question me taraudera à vie, je présume.

Une dernière chose, avant que nous nous quittions. Si ma voisine de classe a faim, je lui laisse tout le gâteau. Quand je croise un SDF, c'est tout mon porte-monnaie que je lui laisse, quand je ne lui propose pas de venir vivre chez moi. Les Autres trouvent cela plutôt positif. Ce qu'ils trouvent négatifs, en revanche, c'est cette nouvelle manie que j'ai de vouloir sauver les gens de la vie.

merci beaucoup, c'est surtout pour la présentation que j'aime faire à la première personne

Becky Hoffman a écrit:

Hop, allez on est gentille. On ouvre la possibilité de rp à la première personne.
Vous pouvez nous faire des crêpes au Nutella.

Je m'y mets immédiatement, c'est ma spécialité.
c'est vraiment gentil à vous d'avoir pris en compte nos arguments x3